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Décembre 1969 - Décembre 2014


45 ans après un massacre de population civile dans la Plaine du Cul-de-Sac, le comité Devoir de Mémoire-Haïti est allé à la rencontre des rares survivants à La Tremblay.

Le 10 décembre 2014, à l’occasion de la Journée internationale des droits humains, le comité Devoir de mémoire – Haïti se souvient de la terrible répression qui s’était abattue sur la Plaine du Cul-de-Sac au nord de Port-au-Prince, et particulièrement sur le village La Tremblay, en décembre 1969. La Tremblay est un petit village situé à 17 km de Croix-des-Bouquets, une ville banlieue au nord-est de Port-au-Prince, sur la route qui conduit en République dominicaine.

À la recherche de communistes, les sbires de François Duvalier ont massacré des centaines de paysans dans la Plaine du Cul-de-Sac. Combien de morts : 200 ? 500 ? 700 morts ? Un autre massacre commis par les duvaliéristes pour lequel il n’existe aucune liste exhaustive des victimes.

Beaucoup de cultivateurs furent arrêtés et emprisonnés. Empilés, entassés par cinquante dans les cellules des prisons, ils sont tour à tour battus, torturés, « djake ». Ils mourront les uns après les autres sans avoir su, ni compris ce dont ils étaient accusés : être communiste. « Kominis » était, à ce moment un mot dont ils ignoraient le sens puisqu’ils ne l’avaient jamais entendu. Ils n’étaient que de simples paysans qui cultivaient la terre, nourrissaient la capitale en faisant de cette région fertile le potager de Port-au-Prince.

Les hommes qui ne furent pas tués ou arrêtés prirent le maquis. « Contrairement à nos coutumes, ce furent les femmes qui creusaient les tombes car il n’y avait plus d’hommes pour le faire » dit l’un des rares survivants.

Ils furent arrêtés par le Colonel Albert Pierre, alias « Ti Boule », raconte un autre qui ajoute : « lorsque celui-ci tapait son crayon sur son bureau, c’était le signal de la bastonnade ».

Certains villageois de la Tremblay passèrent entre cinq et huit ans emprisonnés, pour la plupart à la prison de la Croix-des-Bouquets, d’autres à Fort Dimanche.

Parmi ceux qui moururent en prison :

- Jean Napoléon, professeur à l’école Charlotin Marcadieu. Dès son retour de France, il fut arrêté et conduit à Fort Dimanche où il mourut le 26 décembre 1972.
- Mme Emmanuel Napoléon, la mère de Jean Napoléon, est morte elle aussi à Fort Dimanche
- Altidor Gilbert
- Moïse Legrand, alias « Tonton Vignoble » ...

Certains, plus "chanceux" quittèrent la prison en janvier 1973, lors de la libération de quelques prisonniers obtenue suite à l’enlèvement de l’ambassadeur des États-Unis en Haïti, Clinton Everett Knox.

D’autres ont été libérés en septembre 1977, après la visite de l’ambassadeur des Nations Unies, Andrew Young, envoyé par le président américain Jimmy Carter qui conditionnait la reprise de l’aide américaine à un "adoucissement" en apparence du régime dictatorial de Jean-Claude Duvalier.

Parmi les survivants : Amilcar Xavier, Clébert Jean, Perret Louis Jeune, Dieudonné Augustin, Jean Remulus, André Voltaire, St Louis Voltaire, Joseph Ducleron, Jacques Voltaire et Souvenance St-Jean.