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Spectacle de slam - Trous d’Histoire






Présentation

un spectacle de slam écrit et mis en scène par
Jean Samuel André, Alcera Pinas, Rolaphton Mercure
COLLECTIF HORS-JEU

interprété par
Jean-Samuel André, dit Jasmuel ou Lovely Kermonde Fifi
Rolaphton Mercure, dit Rome
Alcera Pinas, dit P-NASH
Allen Juste (accordéon)
Kerby Jimmy Toussaint (guitare)

production
Fondation Connaissance et Liberté - FOKAL

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Parle-moi de mer, je te parlerai de pluie
Parle-moi de terre, je te parlerai de pierre tombale
Parle-moi de femme, je te parlerai de veuves semblables
Parle-moi d’une ville et je citerai Jérémie…
extrait de Parle-moi des vêpres… de Jean-Samuel André

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Le spectacle Trous d’Histoire a été créé en août 2014 pour la commémoration du cinquantième anniversaire du débarquement de Jeune Haïti et du massacre de Jérémie, organisée par le comité Devoir de Mémoire-Haïti, en partenariat avec la Fondation Connaissance et Liberté - FOKAL.

A la création du spectacle, les textes étaient interprétés par leurs auteurs : Jean-Samuel André, Rolaphton Mercure et Alcera Pinas.

Le spectacle a été repris les 12 et 13 novembre 2014 à la Fokal, à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’exécution de Marcel Numa et Louis Drouin, à Jérémie pour la célébration du dixième anniversaire du Centre Numa Drouin, puis en décembre à l’Institut Français en Haïti dans le cadre du Festival Quatre Chemins. Lors de ces reprises, les textes étaient interprétés par les slameurs Rolaphton Mercure, Alcera Pinas, et la comédienne Lovely Kermonde Fifi.

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Trous d’Histoire est un spectacle de slam écrit et mis en scène par les slameurs du Collectif Hors-Jeu.

De nombreux jeunes en Haïti ne savent quasiment rien de la dictature Duvaliériste, et encore moins sur le massacre de Jérémie. Trous d’Histoire évoque cette période sombre de notre passé. Le travail de conception et de réalisation a duré plus d’un mois. Les trois slameurs ont lu énormément de documents, fait des recherches personnelles, participé à des séances de discussion sur le thème de la dictature duvaliériste, et plus particulièrement sur le mouvement de Jeune Haïti et la répression sanglante qui a suivi à Jérémie et dans la Grande Anse. Ces lectures, ces recherches et ces séances de travail ont donné naissance aux textes du spectacle, écrits par Jasmuel, Rome et P-Nash.

Le slam est une forme moderne de poésie qui allie écriture, oralité et expression scénique, musique. Il s’adresse à tous et tout particulièrement à un public jeune. Il prône le partage, la liberté de la parole. Son objectif est de s’ouvrir à un maximum de personnes. Le spectacle « Trous d’Histoire » permet non seulement à de jeunes créateurs de découvrir et d’assumer le passé terrible de notre pays, mais aussi de le transmettre au public à travers une forme d’art populaire qui respecte des exigences artistiques et esthétiques.

Le Collectif Hors Jeu travaille dans le domaine des arts de la scène, principalement le slam. Il rassemble plusieurs jeunes artistes : slameurs, musiciens, chanteurs et danseurs. Il est en première ligne du mouvement de slam en Haïti. Ils font partie de la génération pionnière qui a émergé en 2008. En plus de leurs spectacles, ils organisent des ateliers de slam, formant des formateurs en province et à Port-au-Prince. En 2013, ils ont lancé à la radio nationale d’Haïti une émission culturelle principalement dédiée au slam, à la poésie urbaine et au hip hop en Haïti.

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JEUNE HAÏTI ET LES VÊPRES DE JÉRÉMIE

On dit qu’il ne faut pas remuer le passé, mais les blessures ne sont pas encore fermées. Elles vibrent dans le sous-sol de la société comme un cancer sans répit. Leur seul traitement est la vérité et ensuite la justice. L’oubli est à ce prix.
Juan Gelman, poète argentin, 2008

De 1957 à 1986, l’histoire d’Haïti a été cruellement marquée par la dictature de François Duvalier et par celle de son fils et successeur désigné, Jean-Claude Duvalier. Cette période terrible de notre histoire est caractérisée par la négation des droits des citoyen-n-es, par la généralisation de processus de violences étatiques incluant la violation systématique des droits civils et politiques, y compris l’interdiction de manifester ; l’absence de liberté d’expression ; la séquestration ; l’absence de reconnaissance du droit à la défense ; les arrestations et les détentions arbitraires ; la torture ; les assassinats politiques et les disparitions forcées ; le trafic d’êtres humains ; l’absence de liberté de circulation sur le territoire national et à l’étranger et l’exil forcé…

En 1964, le régime duvaliériste fait face à l’une des entreprises les plus déterminées visant à mettre fin à un règne dont le défi est de durer envers et contre tout : le groupe Jeune Haïti compte plus d’une centaine de militants. La plupart sont établis aux États-Unis et au Canada et certains ont déjà participé, en 1963, à plusieurs tentatives d’invasion à partir de la République Dominicaine. Le 5 août 1964, un commando de Jeune Haïti débarque à Petite-Rivière de Dame-Marie. Ils sont 13 : Max Armand, Jacques Armand, Gérald Brière, Mirko Chandler, Louis Drouin Jr, Charles-Alfred Forbin, Jean Gerdès, Réginald Jourdan, Yvan Laraque, Marcel Numa, Roland Rigaud, Guslé Villedrouin et Jacques Wadestrandt. N’ayant pu atteindre leur objectif, Jérémie, les treize mènent pendant trois mois un combat acharné contre l’armée et les Tontons macoutes, infligeant à chaque rencontre de lourdes pertes à leurs adversaires, avant de succomber, l’un après l’autre.

Les têtes de Réginald Jourdan, Roland Rigaud et Guslé Villedrouin sont tranchées après leur mort et amenées à François Duvalier. Le cadavre de Yvan Laraque, attaché sur une chaise, est exposé au carrefour de l’ancien aéroport près du Pont rouge, où il reste pendant plusieurs jours, avec l’écriteau : « Chef des apatrides. Tué à la Grande Anse. »
Les parents de certains membres du groupe des 13 de Jeune Haïti résident dans la ville de Jérémie. François Duvalier ordonne des représailles sanglantes ciblant les familles des guérilleros et toute personne suspectée de les avoir aidés. Des militaires, des Tontons macoutes et des barons duvaliéristes organisent les tueries : du 8 août à la fin octobre, des familles paysannes sont massacrées dans la région, suivant le chemin parcouru par les guérilleros. Plus de six cents personnes sont massacrées.

A Jérémie, du 8 août à la fin octobre 1964, de nombreuses arrestations ont lieu et des familles entières sont torturées, exterminées. Du 11 août au 20 octobre, 27 personnes, toutes mulâtres, seront exécutées, dont 26 au lieu dit « numéro deux », près de la piste d’aviation. Aucun des responsables ou des auteurs de la tuerie n’a été jugé. Ce massacre est resté dans l’histoire comme celui des « Vêpres Jérémiennes ».

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TROUS D’HISTOIRE

J’ai chié
texte des Forces armées révolutionnaires haïtiennes – FARH

O Komansman lespwa se te Ayiti
texte de Rolaphton Mercure

Kout manchèt nan dlo gen mak
texte de Jean-Samuel André

L’écho de la parole cachée
texte de Alcera Pinas

12 novembre 1964
texte de Jean-Samuel André

Supplique à Duvalier
texte de Rolaphton Mercure

Paske n te kwè
texte de Alcera Pinas

Je torture donc je suis
texte de Rolaphton Mercure

Parce qu’il savait dire liberté
texte de Alcera Pinas

A cette heure où chacun d’entre nous doit tendre l’arc…
texte d’Albert Camus

Salut frères…
texte de Jeune Haïti

Parle-moi des Vêpres
texte de Jean-Samuel André